Chez Quat'rues, il n'est pas rare que certains de nos visuels engagés résonnent avec l'actualité. Pourtant, en ces temps de conflit fratricide, sur fond de guerre froide et de menace nucléaire, notre visuel « Haut les mains » paraît soudain bien désuet.
L'idée illustrée par ce visuel est aussi simpliste qu'universelle : la guerre, c'est pas bien, mais heureusement l'art et la musique sont plus forts que la violence !
Facile à penser -et à dessiner- quand on a les fesses bien à l'abri, loin de toute explosion, loin du sifflement des balles.
Mais là-bas, en Birmanie ou en Ukraine, au Soudan ou en Palestine, en Afghanistan ou en Éthiopie, qui serait assez dingue pour aller brandir une guitare face à une AK47 ou à un Uzi ?
Pas moi, c'est certain.
Dès lors, on est en droit de se poser la question : s’il est évident que cette mise en scène ne résisterait pas à l'effroyable réalité du terrain, pourquoi donc faire ce visuel ?
Sans doute un peu pour se rassurer, entre gens biens, sur notre part d’humanité.
Parce qu’on a envie de croire que la violence ne résout rien, même en tapant très fort.
Parce qu’on se dit que ce militaire n’a peut-être même pas vraiment envie de se battre.
Parce qu’on sait que la musique peut être une arme puissante, en dehors des champs de bataille.
Parce qu’on est convaincu, fermement, que la guerre ce n’est pas bien, et qu’on a besoin de symboles et d’images à mettre sur cette idée.
Le temps que j’écrive ces lignes, et le temps que vous les lisiez, des enfants, des femmes et des hommes sont tombé.s sous les balles, un peu partout sur terre.
Ce visuel désuet, simpliste, universel, est une pensée pour eulles.