
Il y a quelques jours, les clients se ruaient dans la boutique éphémère de la marque Shein à Paris.
En quelques années, la plateforme Shein est devenu un géant de la fast fashion. Grâce à des prix très bas et à la diversité des produits de son catalogue – plus de 6000 nouveaux articles par jour, soit 4 par minute - l'entreprise chinoise a su implanter sa marque dans le monde entier.
Pourtant, la marque est critiquée pour la qualité de ses vêtements, mais surtout pour les conditions de travail de ses salariés, l'impact environnemental de sa production et pour son marketing qui promeut la surconsommation.
Vendre des t-shirts à 2€ et des robes à 7€ avec des milliers de nouveautés chaque jour, c'est possible ! Mais dans quel monde ?
Un monde où sont exploités des populations entières (en l’occurrence les Ouïghours dans le cas de Shein), des mineurs, des employés avec des conditions de travail déplorables.
Un monde où les vêtements sont fabriqués avec de nombreux produits toxiques qui deviennent parfois dangereux pour les acheteurs (que dire pour celleux qui les fabriquent !).
Un monde où on accepte des stratégies commerciales si agressives qu’elle semblent relever de pratiques anticoncurrentielles.
Un monde où une entreprise émet seule autant de gaz à effet de serre qu'un quart des adolescentes françaises.
Un monde où ces mêmes adolescent-es sont les cibles de cette marque d'ultra fast fashion grâce à un marketing digital hyper intrusif.
Un monde où les consommateurs achètent 2 fois plus de vêtements qu'il y a 20 ans en les portant toujours moins longtemps.
Un monde où des montagnes de vêtements gaspillés et inutilisés sont brûlés ou s’amoncellent dans de nombreuses décharges en Afrique ou dans l'océan.
Ce problème ne concerne bien évidement pas seulement Shein, mais aussi de nombreuses autres marques de Fast fashion qui inondent le marché de produits de mauvaises qualité très peu chers.
Deux questions se posent alors :
1) Doit-on autoriser un énorme industriel chinois à vendre en Europe des vêtements qui sont fabriqués dans des conditions considérées comme illégales en Europe ?
Vous pouvez toujours interpeller votre député par ici ou encore signer cette pétition par là. Nous pensons cependant que davantage de résultats se feront sentir en répondant à la deuxième question, à savoir...
2) Que faire pour inciter les gens à se tourner vers un autre mode de consommation ? Quelles sont les alternatives ?
Parce que ces grandes marques controversées n'existent que parce que nous acceptons de nous inscrire dans cette alternative catastrophique qu'elle nous propose, voici quelques informations/raisons pour ne pas acheter de vêtements issus de la fast fashion.
Elles sont intentionnellement très résumées, afin de pouvoir les retenir plus facilement et les partager à toutes et tous :
1. Impact environnemental :
La fast fashion produit une grande quantité de déchets, pollue l'eau et l'air, et utilise beaucoup d'énergie et de ressources naturelles.
2. Éthique :
De nombreuses marques de la fast fashion ont été accusées de pratiques éthiquement douteuses, comme l'utilisation de travail forcé ou le non-respect des droits des travailleurs.
3. Conditions de travail :
Les travailleurs qui fabriquent les vêtements de la fast fashion sont mal payés et travaillent dans des conditions difficiles et dangereuses.
4. Santé :
Les vêtements issus de la fast fashion sont parfois fabriqués avec des produits s'avérant dangereux pour le consommateur, et bien sûr encore davantage pour l’ouvrier qui les fabrique.
5. Durabilité :
Les vêtements de la fast fashion sont généralement de qualité inférieure. Ils sont conçus pour être jetés et remplacés rapidement, plutôt que d'être durables.
Choisir des vêtements éthiques ou fabriqués localement, durables, issus de l'agriculture biologique – a un impact positif sur l'environnement, les travailleurs et les consommateurs.
Il existe de nombreuses alternatives écoresponsables pour votre garde-robe, comme acheter des vêtements de seconde main, choisir des marques locales ou équitables en matière biologique ou encore apprendre à réparer et à entretenir vos vêtements existants pour prolonger leur durée de vie, pourquoi pas en les customisant avec une touche de surcyclage (upcycling).
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