On voyait presque le bout du tunnel.
Oh, tout n'était pas tout rose, beaucoup de choses n'allaient toujours pas. Le virage à 180° pour le climat était à peine amorcé, des gens continuaient à passer commande sur Amazon, certains à faire l'apologie du nucléaire et d'autres encore se disaient prêts à voter Zemmour. Autant dire qu'il restait encore beaucoup à faire pour que l'Homme retrouve un semblant d'humanité.
Nous avions cependant l'impression - en fermant les yeux assez fort pour oublier les conflits à l'autre bout du monde - de peut-être bientôt toucher du doigt le sentiment de sérénité. Nous allions sortir de celle saloperie de pandémie qui nous bouffe notre vie d'occidental depuis 2 ans.
Et puis il y a toi. Toi qui vient avec tes gros sabots et tes chars par milliers envahir notre presque voisin, presque Européen, presque membre de l'OTAN, presque... La sérénité prend un grand coup dans la gueule et se tire ailleurs pour laisser venir peur et compassion. Sentiments confus et curieusement complémentaires, tant nous sommes désolés pour nos presque voisins, presque européen, presque membre de l'OTAN, et tant nous avons la frousse (irraisonnée se rassure t-on) que tu sois encore plus fou que prévu et que l'idée te traverse de venir tester ton armée dernier cri jusqu'à nos portes.
Les enfants ont peur, les adultes s'inquiètent, les sourires se masquent. Certains même font des réserves. Ça recommence. Le tunnel s'allonge à n'en plus voir le bout. Ça recommence.
Tel un virus, nous ne savons pas ce que tu nous réserves. Tel un virus, nous savons ce qu'il doit advenir de toi.